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Ils voulaient changer le monde...

Cette belle photo, prise à la Havane a réveillé beaucoup de souvenirs de ma jeunesse.

Ernesto Guevara a été longtemps un symbole pour les mouvements révolutionnaires et sa fin tragique lui a sans doute évité de finir comme Daniel Ortega, ce révolutionnaire sandiniste qui triture maintenant la constitution du Nicaragua pour continuer son mandat de président. S’agissant du Che, je ne suis pas convaincu par l’image de héros révolutionnaire que le dernier tiers du vingtième siècle a complaisamment colporté, en laissant de côté ce dont il a été responsable : les camps de travail forcé, les tribunaux révolutionnaires et les exécutions sommaires. Mais au moins il est mort comme il a vécu, sans trahir ses idées.

On ne peut pas en dire autant de tous ceux qui, dans les années soixante, ont prétendu changer le monde. C’est le monde qui les a changés et j’en citerai quatre ici :

Les trois révolutionnaires de mai 1968, Alain Geismar (qui devint inspecteur général de l’Education Nationale en 1990!), Jacques Sauvageot (directeur de l'École des Beaux-Arts, à Rennes en 1983) et Daniel Cohn-Bendit (devenu l’homme politique que l’on sait).

❏ Et, puisque j’ai parlé de Guevara, je n’oublierai pas son compagnon d’armes, Régis Debray, qui fait désormais partie du paysage intellectuel français. Les élites ont la peau dure: on peut se fourvoyer dans une guérilla en Bolivie, mais, quand on est sorti de Normale Supérieure, on retombera toujours sur ses pieds.

J’en veux à tous ces membres des élites, qui m’ont fait croire à tant de mensonges depuis que je suis en âge de rêver à un monde meilleur.
Et je leur en veux surtout pour ce qu’ils sont devenus.
Ils sont bien les personnages de la chute de la chanson de Jacques Brel, dans laquelle les jeunes qui brocardaient les vieux bourgeois, sont eux-mêmes devenus des nantis.

Les bourgeoisJacques Brel
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